Les honneurs du Figaro

L’eusse tu cru ? J'ai écrit dans le Figaro. Ou plutôt, certains de mes propos ont été retenus par la rédaction et repris pour publication via le site Internet du journal.

C’était il y a quelques semaines. Au hasard de mes surfs sur Internet pour me tenir informé de ce qui se passe en pays gaulois, je tombe sur un sondage proposé à ses lecteurs par le Figaro. La question : "Les conflits sociaux ont-ils nui à l'image de la France à l'étranger ?"

Intéressante question, mais là où le bât blesse, à mon sens, c’est dans l’indigence des réponses. A la louche, 95 % des réponses sont faites sur le thème offusqué du “oh oui, ma brav’dame, ces conflits sociaux sont une catastrophe pour l’image de la France à l’étranger. Nous passons pour des gueux, des traine-savates inconscients des avantages qu’ils ont. Notre patrimoine est en péril. De Gaulle revient vite donner un peu de lumière à ce pays et le remettre dans le droit chemin.

95 % des réponses étaient manifestement données par des bons Français de France, qui ne mettent les pieds hors du pays que pour s’enfourner par charters entiers dans les Club Med ou les croisières Costa et qui mesurent l’impact international des mouvements sociaux à l’aune de l’indice de leurs valeurs boursières.

Arghhhh ! Il me fallait réagir et donner mon avis d’expat’. Nous avons été quelques-uns à donner notre avis de Français réellement en prise avec le sujet de la perception de la France et des Français pendant et après les conflits sociaux.

Le Figaro commence par citer Los, un internaute Français installé en Allemagne : « En Allemagne où j'habite, l'image de la France est par définition associée aux grèves. Cette énième confrontation n'a donc pas modifié l'image que les Allemands se font déjà de la France ! ».

Le Frog dans le texte

Suit, un message de Le Frog (c’est moi) : « Les réactions que j'ai pu collecter autour de moi sur les récentes grèves s'inscrivent dans une continuité. Ni pires ni meilleures. Ce qui interpelle les Anglais dans ce conflit c'est avant tout de savoir s'ils trouveront de l'essence pour leurs vacances dans l'hexagone. Une chose est certaine, aux yeux des Britanniques l'image de la France s'est moins ternie avec les derniers conflits sociaux que lors de la Coupe du Monde de foot ».

Un condensé de ma réaction complète et énervée, que voici : « Dans les commentaires ci-dessous, je ne vois pas beaucoup de réactions de Français vivant à l'étranger, donc réellement qualifiés pour répondre à la question. Je vis en Angleterre et les réactions que j'ai pu collecter autour de moi sur les récentes grèves et les conflits sociaux s'inscrivent dans une continuité. Ni pires ni meilleurs. Ici, les Français sont perçus comme les Gaulois des albums d'Astérix, c'est un fait et ce n'est pas près de changer. Ce qui a interpellé les Anglais dans ce conflit c'est avant tout de savoir s'ils trouveraient de l'essence pour leurs vacances dans l'hexagone. Éventuellement s'ils reviendraient entiers vu que les news télévisées ont largement montré les débordements, les voitures incendiées, les vitrines cassées, etc. Laissant sous entendre que tout le pays était ainsi en état de siège. Ce qui m'étonne c'est la persistance de la comparaison entre pays. Culturellement, économiquement, politiquement, socialement, la France n'a rien à voir avec ses voisins en général et avec l'Angleterre en particulier. Ici, on n'a pas la culture de la grève et de la démonstration, on exprime son mécontentement autrement, mais tout aussi (sinon plus) efficacement. Une chose est certaine, aux yeux des Britanniques l'image de la France s'est moins ternie avec les derniers conflits sociaux que lors de la Coupe du Monde de foot. Ils en rigolent encore… »

Le Figaro n'a pas repris l'intégralité de la réaction sur son site, mais je le remercie de pas avoir dénaturé mes propos dans ce raccourci éditorial.