Bobby, mon ami

En France, ils sont le plus souvent honnis. En Angleterre ils seraient plutôt chéris. Qui ? Les policiers.

Dans le lot des différences, petites et grandes, que l’on peut noter entre France et Angleterre, explorons aujourd’hui la relation que les deux populations entretiennent avec leur police et surtout avec leurs policiers. A croire que d’un côté et de l’autre du Channel il ne s’agit pas du même métier.

Français, ne niez pas qu’en notre bon pays de Gaule, police = répression. Et le policier, le bras armé de cette répression. Du policier et du gendarme on se méfie et “la peur du gendarme“ est passée au rang des expressions couramment usitées. Croisez le regard d’un policier et instantanément vous vous repassez le film de tous les pas que vous avez mis en dehors de la ligne. Le policier français verbalise, contrôle, pénalise, et, dans un grand élan de solidarité frondeuse les Français aime à se liguer contre leur police. D’où, par exemple, les appels de phares dès que l’on a débusqué un radar ou une simple estafette de gendarmerie garée sur le bas-côté.

Des gentils et des méchants

En Angleterre, rien de tout ça. Le bobby a une image très positive. Il est là pour aider la population, sa fonction et sa présence sont jugées utiles à la société. Il œuvre pour le bien des individus, il n’est pas là pour leur causer des soucis. Les relations citoyens/policiers sont, de ce fait, beaucoup plus détendues. Il faut dire qu’ici, à grand renfort d’affiches et de placards publicitaires, tout est mis en œuvre pour “enrôler“ le citoyen dans les forces de police, l’inciter à collaborer, l’impliquer dans la sécurité des villes et des quartiers. Et ça marche ! (Voir plus bas l’article titré “Souriez, vous êtes épié, filmé, flashé, scanné“).

Dans les grandes villes, comme Londres, l’image du bobby sympa à tendance à se ternir au fur et à mesure que les événements se durcissent. On se rappellera ce geste inqualifiable d’un policier Anglais qui, lors du sommet du G20 à Londres, en avril 2009, a violemment poussé par derrière un vendeur de journaux qui ne faisait que rentrer chez lui. Ian Tomlinson, c’est son nom, est décédé quelques minutes plus tard. Dommage pour le policier et pour la police en général, une caméra a tout capté et les images sont passées en boucle à la télé et sur Internet, bien sûr.

A côté de ça, on pourra aussi noter que lors du passage de la flamme olympique à Londres, en avril 2008, les 2 000 policiers chargés de la protection du flambeau n’étaient pas armés. Ils n’avaient même pas de matraques.

A Paris, ils avaient la panoplie complète… Et ils s’en sont généreusement servis.

Mais en dehors de tout ça, il y a une question qui me turlupine depuis belle lurette : Est-ce que la tête des bobbies va vraiment jusqu'au fond de leur casque ?