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Bons baisers d'ici, de là et d'ailleurs
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17 octobre 2010

Et pourquoi pas des éoliennes mauves ?

Quand, à La Benâte (Charente-Maritime), on inaugure en grandes pompes le quatrième parc éolien départemental, en Angleterre on se pose, dans le même temps, la question de la couleur des “wind turbines“, donnée pour responsable de la mortalité de nombreux oiseaux et chauves-souris. Foutaises clament les industriels !


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La question de la couleur des éoliennes pourrait prêter à rire, mais de l’autre côté du Channel, elle revêt la plus haute importance. Une équipe scientifique vient de démontrer à quel point elle peut nuire à la faune sauvage, en particulier aux oiseaux et aux chauves-souris.

Vendredi 15 octobre, du Daily Mail au Daily Telegraph, de la BBC audio à la BBC télévisée, la presse britannique dans son ensemble titrait sur le génocide animalier dû aux éoliennes et débattait sur les conclusion d’un rapport scientifique de l’université de Loughborough (comté du Leicestershire), qui préconise de peindre les éoliennes en mauve pour éviter que chauves-souris et oiseaux ne viennent se faire décapiter sur les pales.

A la une du Daily Telegraph : « Wind turbines should be painted purple to deter bats, scientists claim ». Traduire par : “Les éoliennes devraient être peintes en violet pour dissuader les chauves-souris (ndlr, de se précipiter contre). La requête de scientifiques“.

Dans le Daily Mail : « Why painting wind turbines purple could protect birds and bats from being killed by their blades ». Traduction : “Pourquoi peindre les éoliennes en violet pourrait protéger les oiseaux et les chauves-souris d'être tués par les pales“.

La BBC audio, Radio 4 en particulier, a largement relayé l’info, titrant sur son site Internet : « Wind turbines wrong colour for wildlife » (les éoliennes, la mauvaise couleur pour la faune et flore).

 

La vache “Milka“ fait des émules

 

L'étude britannique, conduite par Chloe Long, chercheur à l’université de Loughborough, et publiée dans le “European Journal of Wildlife Research“, démontre que les éoliennes peintes en blanc ou en gris attirent à elles les insectes, particulièrement en été et la nuit, quand ces derniers sont les plus abondants. Réaction en chaine (alimentaire), elles attirent les prédateurs de ces insectes : les oiseaux et les chauves-souris qui, conséquemment, viennent se faire ratiboiser sur ces impitoyables guillotines. En Grande-Bretagne, selon les organisations environnementalistes, 30 à 40 cadavres de chauves-souris seraient annuellement découverts au pied de chaque éolienne, quand dans les zones épargnées par l’éolien industriel une moyenne de 2 à 3 individus est acceptée.

Des recherches de miss Long il ressort que le blanc, le gris clair et le jaune sont les couleurs les plus prisées par les insectes,  tandis que le violet (purple) est celle qui les attirerait le moins. Il a également été constaté que les composants ultra-violets et infrarouges des peintures habituellement utilisées ont, eux aussi, un impact significatif sur le niveau d’attraction des d'insectes.

«  Cela ne veut pas dire que toutes les éoliennes doivent être peintes en mauve », déclare Chloe Long. Mais l’étude réalisée démontre que le changement de la couleur des éoliennes pourrait avoir un impact profond sur le nombre d'insectes attirés, et par conséquent sur la mortalité des oiseaux et des chauves-souris dans l’environnement des parcs éoliens.

Miss Long et son équipe conviennent, cependant, que d'autres facteurs entrent en jeu dans leur degré d'attraction vers les éoliennes, notamment la chaleur qu’elles produisent et les perturbations qu’elles provoquent sur le organes sensoriels d’écho localisation des chauves-souris.

De leur côté, les industriels crient à la manipulation médiatique puisque seuls les organes de presse hostiles aux éoliennes ont relayé les travaux de l'université de Loughborough. Ils ne manquent pas non plus d'arguments pour casser les travaux de miss Long, arguant notamment que si un oiseau est capable de repérer un insecte minuscule en vol pour le manger, il peut forcément voir une pale d'éolienne arriver sur lui et l'éviter.

On l'aura compris, la guerre des pro et des anti éolien industriel fait rage aussi de ce côté de la Manche. La différence avec la France réside dans le fait que les industriels britanniques se donnent de réels et coûteux moyens de communication pour faire passer leur pilule auprès du grand public. Des industriels qui ne comptent plus dans leurs rangs les grandes compagnies pétrolières britanniques (BP, Shell, entre autres) qui ont déjà abandonné leurs projets éoliens pour finalement concentrer leurs efforts de recherche et de développement sur l'or noir et le gaz.

Alors, des éoliennes “Milka“ dans les campagnes pour sauver les p'tites bêtes volantes ? Pourquoi pas. Ce ne sera pas pire que les mâts blancs qui font la norme uniforme. En tout cas, une nouvelle piste ouverte par les scientifiques britanniques, pour donner du grain à moudre aux opposants à l’éolien industriel.


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  • Back to France. Belle expérience de vie en Angleterre où l'herbe est effectivement plus verte, mais pas pour les raisons que je pensais. La vie “normale“ reprend ses droits. Coups de cœur, coup de gueule, belles rencontres… les affaires reprennent.
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